Le pétrole nigérien transitera désormais par le Tchad / Photo: ipetrole.com
Le Niger a finalement trouvé une solution pour l’exportation de son pétrole brut. En froid avec le Bénin suite à un dialogue de sourds sur des problèmes de frontières, les autorités nigériennes ont sollicité le Tchad pour qu’il sert de canal pour l’acheminement de son brut. Le pays dirigé par Mahamat Idriss Déby ne s’est pas fait prier.
Suite aux discussions menées entre les autorités des deux pays, N’Djamena a donné son accord pour servir de transit. Cette suite favorable donnée à l’appel du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) est porteur d’espoir pour la commercialisation du brut nigérien bloqué depuis plusieurs mois à Cotonou.
En réalité, le projet date de 2012, avec un protocole d’accord signé entre le Tchad et le Niger. Mais il n’avait pas abouti. C’est ainsi que le Niger s’est tourné vers le Bénin pour la mise en place du pipeline Bénin – Niger. Malheureusement, ce projet est fortement affecté par un conflit frontalier lié au coup d’État du 26 juillet 2023. Un seul bateau a pu charger sur la plateforme de Sèmè-Podji (Bénin) depuis l’inauguration du pipeline. Fâché et offusqué contre le comportement des autorités béninoises, le Niger retourne à la case départ et retrouve son ancien partenaire le Tchad.
Selon le plan qui est tracé, le pipeline Niamey – N’Djamena part des champs pétroliers d’Agadem (proche de la frontière avec le Nigeria) pour relier l’oléoduc Tchad – Cameroun de 1 070 Km. Ce trajet va aboutir au port de Kribi, dans le sud du Cameroun, d’où le brut nigérien sera évacué pour le marché international.
Selon le ministre nigérien du pétrole, Mahaman Moustapha Barké Bako, la relance de ce projet « tombe à point nommé, car les blocs Blima R5, R6 et R7 ainsi que les blocs R1, R3 et R4, lorsqu’ils seront en production, alimenteront ce pipeline ». Le Niger tourne donc définitivement le dos au Bénin dans un business qui pouvait rapporter gros au pays de Patrice Talon.
Thom Biakpa