Marché des matières premières
Après le cacao, le prix du coton chute drastiquement
C’est la dégringolade en ce moment sur le marché des matières premières. Après le cacao qui a vu ses prix chuter à la bourse de Londres et de New-York fin avril, c’est au tour du coton de subir le même sort. Les prix du coton sont en effet, retombés en dessous de 8000 la livre, retrouvant selon les négociants, un niveau plus naturel, qui reflète l’abondance de l’offre face à une demande peu dynamique.
Pour ces négociants, cette chute est un retour à des prix plus justes, contrairement à ceux atteints fin février et qui ne reflétaient pas la réalité du terrain. Ces experts du marché du coton ont qualifié cette embellie éphémère, de “poussée de fièvre” qui n’aurait été que spéculative, provoquée par des fonds d’investissements qui ont fini par se retirer du marché, faisant baisser immédiatement la tension.
Ce retrait des fonds coïncide avec l’allocution, la semaine dernière, de JérômePowell, le président de la FED qui avait alors rassuré sur l’évolution de l’inflation, et balayé la perspective d’une hausse des taux d’intérêt, provoquant un désengagement des fonds du marché du coton. La chute des cours du coton était donc attendue.
Les prix actuels sont donc plus conformes avec le marché et l’offre abondantevoire pléthorique. En Afrique de l’ouest par exemple, les producteurs ontrécupéré de leur année catastrophique avec un retour à des bons niveaux. Au moins 1,1 million de tonne de coton fibre est attendu de cette région, notamment avec le Mali qui devrait retrouver sa place de premier producteur africain.
Par ailleurs, l’abondance s’annonce dans des pays comme le Brésil, qui attend 3,5 millions de tonnes d’or blanc. Le coton brésilien devrait s’imposer cette année encore comme le grand concurrent du coton américain, alors même qu’aux États-Unis aussi, la récolte pourrait être bien meilleure que celle de l’année dernière. Autant le dire, le marché du coton sera saturé et ce sont les exportateurs qui vont en souffrir.
Cette masse de coton qui s’annonce sur le marché, fait face à une demande relativement calme, et aucune embellie n’est à venir à en croire plusieurs acteurs de la filière. Une combinaison qui justifie les prix actuels, avec des conséquences pour tous les grands exportateurs que sont le Brésil, les États-Unis, l’Australie et les pays producteurs ouest-africains.
De façon triviale, on pourrait dire que tous ceux qui ont du coton à vendre vont souffrir. Et c‘est en particulier vrai pour les Maliens et les Burkinabè qui auraient encore beaucoup de stocks à écouler.
Thom Biakpa