Le Cameroun a annoncé une augmentation significative de 15% des prix à la pompe pour le super et le gasoil. Cette hausse porte le prix du litre de super à 840 FCFA, en hausse de 110 FCFA, et celui du gasoil à 828 FCFA, en augmentation de 108 FCFA.
Le gouvernement justifie cette deuxième hausse en un an par la nécessité de résorber les contraintes budgétaires croissantes et d’éviter les tensions dans l’approvisionnement national en produits pétroliers. Le président Paul Biya a déclaré dans son discours de fin d’année que malgré la légère augmentation des prix l’année précédente, la subvention des produits pétroliers restait un fardeau important pour le Trésor public, passant de plus de 1000 milliards de FCFA en 2022 à environ 640 milliards de FCFA en 2023.
Pour atténuer l’impact sur le pouvoir d’achat, le gouvernement envisage des mesures d’accompagnement, notamment une revalorisation de 5% du salaire de base des agents publics, des discussions sur le salaire minimum, et des allégements fiscaux dans le secteur du transport routier.
Cette annonce a suscité des critiques et des inquiétudes au sein de la population, alimentant le mécontentement lié à des préoccupations sociales et économiques croissantes. Les experts notent que le Cameroun, en comparaison avec d’autres pays de la Zone CEMAC, a déjà des prix élevés du carburant, ce qui soulève des questions sur la politique gouvernementale et les pressions économiques internes.
Malgré les assurances du gouvernement sur des mesures d’accompagnement, des préoccupations subsistent quant à l’impact sur les tarifs de transport et le taux d’inflation, même si le gouvernement prévoit un repli de cet indicateur à 4% en 2024, contre 6,7% à la fin de 2023.
Cette nouvelle augmentation des prix du carburant s’inscrit dans le cadre du programme avec le Fonds monétaire international (FMI), qui exige du Cameroun la réduction progressive des subventions aux produits pétroliers pour créer un espace budgétaire en faveur des investissements productifs et des dépenses sociales. Une autre hausse des prix des carburants est prévue en 2025, à la fin du programme triennal avec le FMI.