L’Éthiopie, autrefois l’enfant chéri des investisseurs occidentaux et chinois, traverse actuellement une période de turbulences économiques, symbolisée par la récente dégradation de sa note de crédit par l’agence de notation Fitch Ratings. Cette décision, basée sur une « probabilité accrue » de défaut de paiement, a placé le pays dans la catégorie « junk », une étiquette peu enviable partagée avec la Zambie et le Ghana sur le continent africain.
La situation financière de l’Éthiopie s’est détériorée avec le non-paiement du coupon de son euro-obligation d’un milliard de dollars, échéant le 11 décembre. Cette déclaration d’incapacité à effectuer le paiement a conduit Fitch à rétrograder l’Éthiopie à « C », comparé à la notation « CC » du mois précédent. Le pays se trouve désormais dans une période de grâce de deux semaines avant d’être officiellement déclaré en défaut de paiement, avec une possible rétrogradation à « RD » (restricted default).
Cette crise économique découle de divers facteurs. L’économie éthiopienne a été fortement affectée par la pandémie de COVID-19, la diminution des cours de certains produits d’exportation et une sécheresse exceptionnelle. L’inflation, en particulier, a atteint des niveaux préoccupants, exacerbant les difficultés financières du pays. En novembre 2022, une trêve a été signée entre le gouvernement fédéral et les forces rebelles du Tigré, mettant fin à une guerre civile de deux ans, mais les répercussions économiques perdurent.
La demande d’allègement de la dette par l’Éthiopie au sein du cadre commun du G20 en 2021 a été entravée par la guerre, mais des progrès ont été notés. Parallèlement, une requête auprès du FMI pour un nouveau programme de prêt de 2 milliards de dollars est en cours de discussion, avec des négociations en cours.
Face à cette crise, le gouvernement a lancé un appel aux investisseurs de l’obligation arrivant à échéance en décembre 2024, après l’échec des négociations avec un groupe de détenteurs d’obligations. Les conséquences de cette situation affectent non seulement l’économie éthiopienne mais ont également des implications mondiales, mettant en lumière les complexités des relations financières internationales.
En conclusion, l’Éthiopie, jadis perçue comme un bastion économique en Afrique, se trouve désormais confrontée à des défis majeurs. La gestion de cette crise nécessitera des mesures audacieuses et une coopération internationale pour atténuer les effets néfastes sur l’économie du pays et restaurer la confiance des investisseurs.