Le 6 octobre 2023, le vice-président Kenyan Rigathi Gachagua a annoncé que le gouvernement du Kenya avait l’intention de solliciter la Chine en vue d’obtenir un prêt d’un milliard de dollars pour relancer des projets routiers en suspens. Cette démarche s’inscrit dans le cadre d’une visite du président William Ruto à Pékin prévue plus tard dans le mois. Elle s’accompagne également de la demande d’une prolongation des échéances de la dette kényane envers la Chine, dette qui atteint actuellement plus de 8 milliards de dollars. La Chine est un créancier bilatéral de premier plan du Kenya et a financé divers projets d’infrastructures dans le pays, dont le coûteux chemin de fer Mombasa-Naivasha.
L’objectif du président Ruto est de résoudre les problèmes de financement qui ont entraîné l’interruption de plusieurs projets routiers. La demande d’extension des délais de remboursement vise également à faire face aux difficultés budgétaires du Kenya, alors que le service de la dette absorbe une part importante des recettes fiscales du pays. Le gouvernement kenyan a déjà pris des mesures d’austérité, telles que des réductions budgétaires de 10 % dans tous les ministères et des restrictions sur les voyages internationaux des fonctionnaires.
Il est intéressant de noter que cette initiative de Ruto représente un changement significatif par rapport à la position antérieure de sa coalition, qui avait critiqué les emprunts massifs de son prédécesseur auprès de la Chine. Ces emprunts avaient été utilisés pour financer divers projets d’infrastructures, mais de nombreux d’entre eux étaient demeurés inachevés en raison de problèmes de paiement aux entrepreneurs.
La Chine, à travers son ambitieuse initiative « la Ceinture et la Route », est devenue un acteur clé en finançant des projets d’infrastructures en Afrique. Cependant, les prêts chinois ont soulevé des préoccupations en raison de l’augmentation de la dette des pays bénéficiaires. La demande de Ruto reflète également une préoccupation plus large concernant la gestion de la dette chinoise par le Kenya, y compris la transparence des contrats et la réduction des emprunts futurs.
Dans l’ensemble, la question de la dette chinoise est devenue un enjeu de premier plan en politique kényane, et la demande de Ruto pour un nouveau prêt et des extensions des délais de remboursement sera scrutée de près. Les débats sur la gestion de la dette et des contrats avec la Chine continueront probablement à façonner le paysage politique du Kenya.