L’agence de notation japonaise Rating Investment and Information Inc (R&I) a annoncé le mardi 29 août 2023, une dégradation de la notation souveraine de la Tunisie, passant de « B » à « B-« , tout en maintenant la perspective « négative ». Cette décision a été motivée par plusieurs facteurs économiques critiques.
Selon R&I, la principale raison de cette dégradation réside dans la situation budgétaire difficile de la Tunisie. Le pays fait face à un déficit budgétaire persistant et à un taux d’endettement public élevé. Bien que les revenus fiscaux aient connu une hausse et que la masse salariale soit sous contrôle, le fardeau des subventions demeure élevé, exerçant une pression considérable sur le budget de l’État.
Sur le plan extérieur, R&I reconnaît les efforts des autorités tunisiennes pour maintenir les réserves de change et minimise le risque de liquidité à court terme. Cependant, la balance courante reste sous pression, et le niveau d’endettement extérieur du pays demeure élevé. L’agence souligne également que l’environnement international expose la Tunisie à des chocs externes.
L’accord avec le Fonds monétaire international (FMI) est considéré comme essentiel par R&I pour garantir les financements extérieurs, maintenir la stabilité macroéconomique et favoriser une croissance durable grâce à la mise en œuvre de réformes structurelles. Cependant, les négociations avec le FMI n’ont pas progressé de manière significative malgré un accord technique en octobre 2022. La réforme des subventions aux carburants a également été retardée en raison de son impact potentiel sur la société.
Outre les facteurs économiques, le rapport de R&I évoque l’instabilité politique en Tunisie, notamment après le limogeage de la cheffe du gouvernement Najla Bouden par le Président Kais Saied. Cette incertitude politique ajoute aux préoccupations concernant la situation globale du pays.
La dégradation de la notation souveraine de la Tunisie par R&I met en lumière les défis économiques et financiers auxquels le pays est confronté. La persistance du déficit budgétaire, le taux d’endettement élevé et les incertitudes entourant les réformes budgétaires représentent des obstacles majeurs à la stabilité économique.