La Banque centrale du Nigeria (CBN) a récemment rejeté les estimations faites par JP Morgan concernant les réserves de change du pays, les qualifiant de « décontextualisées ». Hassan Mahmud, directeur du département de la politique monétaire de la CBN, a exprimé ces remarques lors de son intervention dans une émission télévisée.
Plus tôt ce mois, JP Morgan avait estimé que les réserves nettes de change de la CBN étaient tombées à 3,7 milliards de dollars à la fin de l’année 2022, comparées aux 14 milliards de dollars en 2021. En réaction à cette annonce, Mahmoud a expliqué que les fluctuations, les passifs et les charges liées aux réserves étaient tout à fait naturels et normaux.
Il a souligné que les réserves, comme tout solde de compte, sont un flux qui peut changer à tout moment. De plus, il a expliqué que les passifs exceptionnels ne devraient pas être comptabilisés immédiatement, mais plutôt pris en compte dans le contexte global. Il a donné l’exemple d’une dette de 13 millions de dollars à rembourser en 2027 alors qu’il dispose actuellement de 20 millions de dollars. Selon lui, il serait erroné de dire qu’il ne possède que 7 millions de dollars.
Mahmud a également indiqué que la CBN possédait environ 80 % des fonds en réserves, principalement pour soutenir la monnaie locale en périodes de volatilité et pour renforcer la confiance des investisseurs étrangers. Il a précisé que les réserves incluent divers éléments tels que les facilités du FMI, les droits de tirage spéciaux (SDR) et les accords à terme (forwards).
Interrogé sur l’estimation de JP Morgan, Mahmud a déclaré que ce serait une erreur pour la CBN de répondre publiquement à chaque commentaire d’une institution privée comme JP Morgan, soulignant que les chiffres peuvent être sortis de leur contexte.
Par ailleurs, l’échange entre la CBN et JP Morgan reflète la complexité de l’évaluation des réserves de change d’un pays. Les réserves de change jouent un rôle crucial dans la stabilité économique et la confiance des investisseurs. La divergence d’opinions entre la CBN et JP Morgan met en évidence l’importance de la transparence et de la communication claire en matière de données économiques.
La question des réserves de change est étroitement liée à la politique monétaire et à la stabilité de la monnaie nationale. Les fluctuations des réserves peuvent refléter les pressions économiques, les mouvements des taux de change et les conditions commerciales internationales. La CBN semble vouloir rassurer le public et les investisseurs en expliquant les éléments contextuels qui influencent les chiffres des réserves.
Il est crucial pour les gouvernements et les institutions financières de fournir des informations précises et transparentes sur les réserves de change, car cela peut avoir un impact significatif sur la confiance des marchés et les décisions des investisseurs étrangers. En fin de compte, la capacité d’un pays à gérer ses réserves de change de manière efficace peut jouer un rôle déterminant dans sa stabilité économique à long terme.