Depuis le début du XXIe siècle, la présence de la Chine s’est considérablement développée sur le continent africain. Coopération économique, échanges commerciaux, importations de matières premières: une relation empreinte de dynamisme mais aussi d’inégalité. La Chine est le premier partenaire commercial du continent africain: elle représente 20% du commerce extérieur de l’Afrique, alors que ce n’est que 3% dans le sens inverse.
Elle réalise des infrastructures à tour de bras en Afrique. Selon les données du ministère chinois des Affaires étrangères, depuis l’an 2000, le pays d’Asie de l’Est a réalisé dans divers pays africains plus de 6 000 kilomètres de voies ferrées, 6 000 kilomètres de routes, près de 20 ports, plus de 80 grandes centrales électriques, 130 hôpitaux et cliniques, 170 écoles, 45 stades et gymnases, 500 projets agricoles, entre autres.
En effet, la chine a basé son modèle sur « solutions gagnant-gagnant » (« liǎng quán qí měi » ; 两全其美) où les deux parties « tirent le meilleur des deux mondes ».
Cette caractéristique déterminante de la façon dont la Chine cultive ses partenariats diplomatiques est appelée le « Guānxì » (关系) Le « Guānxì » est un système de pensée appartenant à la culture chinoise, qui élabore une réciprocité construite à travers des liens personnels et des obligations mutuelles.
Et, le résultat final du « guānxì » est que les élites africaines en tirent des avantages pécuniaires et renforcent leurs réseaux d’influence, tandis que les entreprises chinoises en bénéficient en augmentant leur poids politique.
L’approche chinoise des relations de partenariat mettant l’accent sur la réciprocité crée en théorie des possibilités pour les pays africains d’exercer un effet de levier dans le cadre des négociations Afrique-Chine. Toutefois, dans les faits l’on a tendance à penser qu’il existe un manque de transfert de compétences des entreprises Chinoises avec leurs partenaires en Afrique. Cela pourrait causer une dépendance économique dans la mesure où nous aurions toujours besoin d’une aide extérieure notamment celle de la chine pour la réalisation, la conduite de projets.
Le risque de dépendance économique à l’égard de la Chine est mis davantage en évidence par la question de la dette, qui est sur l’agenda international depuis l’Initiative pour la suspension du service de la dette publique bilatérale.
La voie chinoise pour l’industrialisation de l’Afrique est en effet souvent remise en question via l’absence supposée de transfert de technologie dans les projets de génie civil, informatique ou électronique réalisés en Afrique.
Jimmy Yab, Président de l’Observatoire Chine – Afrique francophone a affirmé que
« Les sociétés qui sont installées depuis ou alors les pays qui sont installés depuis en Afrique n’ont fait aucun transfert de technologie. Je ne pense pas qu’on puisse faire en une fraction de secondes le procès de la Chine. Le problème de transfert de technologie n’est pas seulement un problème de gouvernement. C’est aussi un problème d’entente entre les entreprises. Il est possible que les entreprises s’entendent entre elles pour un transfert de compétences et de technologies. »
A son exemple, certains acteurs sont sceptiques quant à la question de savoir si
après plus de 15 ans, la Chine peut encore inspirer le continent Africain dans sa quête de développement industriel.
Ils pensent qu’il y a lieu d’améliorer le dialogue entre les partenariats, entreprises africaines et les entreprises chinoises pour un meilleur transfert de compétences et de technologies.
Ce qui fera réellement sens au modèle gagnant-gagnant de la coopération sino-africaine.
A compter de mai au Cameroun, un salon est prévu et destiné aux pays d’Afrique francophone qui ambitionnent de relever cet objectif.