Au Cameroun, l’enveloppe budgétaire pour l’exercice 2023 se chiffre en recettes et en dépenses à la somme de 6345,1 milliards de FCFA, et on y note une augmentation de 264,7 milliards de FCFA en glissement annuel par rapport à 2022, soit une augmentation de 4,4% en valeur relative.
Dans la loi de finances 2023, le gouvernement Camerounais avait prévu l’enveloppe nécessaire pour subventionner les prix du carburant à 350 milliards de FCFA. Après une analyse sur l’impact de la subvention des produits pétroliers (super, gasoil et pétrole lampant) sur le budget de l’État du Cameroun, les autorités ont reconnu la nécessité de réduire les subventions aux produits pétroliers. Cela afin de créer un espace budgétaire pour financer les investissements productifs et les dépenses sociales et se sont engagées à accélérer les réformes structurelles.
Et l’équipe du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par Mme Cemile Sancak, la Chef de mission pour le Cameroun, à la suite des réunions virtuelles du 19 au 27 janvier 2023 a projeté à 712 milliards de FCFA l’enveloppe nécessaire pour maintenir inchangés les prix à la pompe dans le pays en 2023.
Selon les recommandations de l’institution de Bretton Woods, pour amortir la subvention de carburant, le gouvernement devrait augmenter de 21% le prix du carburant à la pompe.
Si cette recommandation est prise en compte, la subvention pour le carburant devrait se chiffrer à 476 milliards de FCFA.
Dans le cadre de la troisième revue du programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC), le Cameroun aura effectivement accès à un financement de 55,2 millions de DTS (environ 74,6 millions de dollars des EU) une fois que la revue sera formellement achevée par le Conseil d’administration du FMI en début mars 2023.
Ainsi, un communiqué de la Direction générale des impôts (DGI) du Cameroun le 31 janvier 2023 a-t-il fait mention de l’extension de la Taxe Spéciale sur les Produits Pétroliers (TSPP) au gaz naturel à usage industriel. Cette taxe inscrite au rang des sources innovantes d’élargissement de l’assiette fiscale sera de 70 FCFA par m3.
Il faudra débourser un peu plus que d’habitude pour avoir du carburant. 730 FCFA le litre d’essence contre 630 FCFA auparavant et 720 FCFA le litre de gasoil contre 575 FCFA avant l’augmentation.
Cette augmentation vient renforcer un contexte général de vie chère. Une situation que décrient les associations de consommateurs.
Alphonse Ayissi Abena, Président de la Fondation des droits des consommateurs s’est exprimé sur cette situation en ces termes :
« C’est une mesure véritablement insignifiante lorsqu’on sait que le pouvoir d’achat des Camerounais s’est amenuisé tout au long de cette décennie. Nous demandons au gouvernement de mettre en place des mesures de soutien direct aux ménages défavorisés, aux ménages vulnérables. »
Pour le pétrole et le gaz domestique, les ménages peuvent s’en réjouir, les prix demeurent inchangés, soit 350 FCFA le litre de pétrole lampant et 6500 FCFA la bonbonne de gaz domestique de 12,5 kg. En maintenant le prix de ces produits et en relevant ceux du gasoil et de l’essence, le gouvernement assure faire des arbitrages pour préserver le pouvoir d’achat, garantir les équilibres budgétaires et poursuivre les projets de développement.
Dans la même veine, le gouvernement a annoncé l’augmentation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) à 42 850 FCFA contre 36 270 F jusqu’à ce jour. Ce qui représente une hausse de 6 580 F en valeur absolue et 18,14 % en valeur relative.
Avec cette revalorisation salariale, la masse salariale de l’Etat gonfle de 30 milliards de francs CFA supplémentaires, et se situe désormais autour de 100 milliards de francs CFA par mois, selon des sources du gouvernement.
Pour rappel, la dernière hausse des salaires du 07 juillet 2014 était de 5% à la suite d’un décret signé par le président Paul Biya.
C’est donc une seconde revalorisation en neuf (9) ans.