Pour lutter contre l’extrême pauvreté dans les soixante-quinze (75) pays les plus démunis et les plus vulnérables de la planète, la Banque Mondiale a mis en place l’Association Internationale de Développement (IDA).
Elle accorde en ce sens des dons et des prêts à des taux d’intérêt faibles ou nuls pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, renforcer la résilience et améliorer le quotidien des populations pauvres à travers le monde.
Et, face aux difficultés de croissance démographique et d’urbanisation rapide que rencontre Djibouti, la Banque Mondiale, le 11 janvier 2023 à WASHINGTON, a approuvé un crédit de 15 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA).
L’objectif premier de ces fonds octroyés à l’Etat du Djibouti est de développer le marché du crédit immobilier au profit des ménages modestes.
Rappelons que le marché du crédit immobilier est plus précisément la partie qui ne concerne que les transactions d’achats immobiliers, de constructions, de rénovations de biens anciens ou neufs et d’investissements locatifs.
S’inscrivant dans la stratégie du Programme Zéro Bidonville (PZB) initiée par le gouvernement Djiboutien depuis 2018, le projet de lutte contre l’urbanisation rapide évalué à 24,45 Millions de US Dollars pourrait relancer ce secteur et stimuler l’économie du pays.
Il vise la construction de 1000 logements individuels évolutifs sur le site dénommé « HODANE » à Balbala et pourrait rendre plus facile l’accès aux logements abordables.
Ces fonds mis à la disposition de cet État de l’Afrique de l’Est permettront d’étendre le champ d’application d’un fonds de garantie partielle existant aux prêts à l’habitat en soutenant l’offre de microfinancements et en convertissant les contrats de location-accession en prêts hypothécaires.
Djibouti pourra donc mettre en place des solutions de financement innovantes pour permettre aux ménages défavorisés de bâtir leur propre habitation tout en soutenant des réformes qui permettront de réduire les coûts de construction. Ces logements devront respecter un certain nombre de normes de construction afin de garantir leur résistance aux incendies et aux inondations d’origine climatique.
Monsieur Boubacar-Sid Barry, représentant résident de la Banque Mondiale à Djibouti a tenu à signifier que :
« Le manque de financements disponibles constitue un obstacle majeur pour les familles à faibles revenus qui souhaitent accéder à la propriété. Ce nouveau crédit, conjugué aux financements apportés par les banques privées, aidera ces ménages à édifier une vie meilleure pour leurs familles et leurs communautés »
En poursuivant son propos, il a ajouté que :
« Si posséder son logement est synonyme de sécurité, c’est aussi une manière de disposer de la garantie nécessaire pour obtenir des crédits et se forger de nouvelles opportunités économiques, avec à la clé une augmentation de revenus. »
Caroline Cerruti, spécialiste senior du secteur financier à la Banque Mondiale, a tenu à apporter toute son expertise en la matière en rappelant que :
« L’essentiel dans ce projet, c’est que les solutions à la crise du logement viennent essentiellement du secteur privé, une configuration plus durable à long terme, et qui allège la charge sur les finances publiques »
De plus, il convient de noter que depuis les années 1960 la population de Djibouti augmente en moyenne d’environ 4,2 % chaque année.
Cette croissance rapide s’accompagne d’un essor de l’urbanisation avec plus de 78 % des habitants du pays qui vivent actuellement en milieu urbain.
Ce projet de construction logements abordable est par conséquent venu exercer une pression accrue sur le marché du logement, réduire autant que peut se faire les inégalités sociales car les ménages à faibles revenus étaient largement exclus du secteur de l’immobilier et de la construction résidentielle.
Il vient également s’ajouter à d’autres projets du Groupe de la Banque Mondiale qui traitent déjà des problèmes de logement abordable à Djibouti. Le projet intégré de réhabilitation des bidonvilles porte notamment sur les difficultés d’attribution de titres fonciers et autres obstacles liés à l’offre de logements auxquels sont confrontés les ménages pauvres.
Source : Banque mondiale